On ne sait pas

Publié le par Fabie

On ne sait pas

On sait bien sûr les horreurs qu'ont vécues celles et ceux qui ont vécu la guerre de 39-45, ou la guerre d'Algérie, dans les deux camps. Pour ne parler que de celles-là car les conflits (que je ne sais pas énumérer ...) vivent en Afrique, en Asie, au Proche Orient . Oui on sait mais voilà, c'est notre tour. Enfin, c'est chez nous, et même si on n'est pas spécialement nationaliste, les notions de sport, de spectacle, ou de détente au café parlent à beaucoup.

J'avais découpé un article de Hervé Bertho dans Ouest France, en 2012. Je l'ai retrouvé sur Internet, le voici:

La beauté de l'islam répond à la bêtise

14 Octobre 2012

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Le climat se dégrade. La pratique de l'islam devient comme une menace dans l'esprit de trop de gens, comme si les extrémistes s'attiraient selon la loi des aimants guerriers. La sagesse commande pourtant d'éviter ce qui concourt au choc des civilisations comme aux guerres des religions, la sagesse invite à la paix, mais la sagesse n'est pas toujours de mode...

Mohamed Merah n'est pas un cas isolé et le drame de Toulouse ne relève pas de la folie d'un seul. Les djihadistes et salafistes de tous poils incarnent une menace bien réelle qui dort jusqu'au réveil des bombes. Mais ils ne sont pas plus représentatifs de l'islam que le terroriste norvégien Anders Breivik n'est un porte-parole des chrétiens d'Europe. Ils ne sont des icônes que pour ceux qui veulent en découdre et abattre les démocraties laïques. Ils ont en commun la haine de la liberté qui est aussi la liberté de conscience. La République dispose de moyens pour les neutraliser. Mais cela ne suffit pas. Car on voit bien la gangrène du danger qui infiltre les esprits : la généralisation de l'amalgame, la peur de l'autre, l'opposition xénophobe, la stigmatisation de l'étranger, la différence ressentie comme une menace... Contre l'instinct sauvage, la sagesse se rebelle. Mais comment être sage ?

La France laïque apporte une réponse pleine de lumière avec le nouveau département des arts de l'islam au Louvre (1), musée vivant, jamais terminé, qui se renouvelle depuis le Moyen Âge comme le dit en substance son président Henri Loyrette (2). Dans la Cour Visconti désormais recouverte d'un voile grillagé, on découvre les joyaux d'un art lumineux : porte mamelouk, aiguière d'Iran, paon d'Espagne... La pierre gravée ou le laiton incrusté d'or montrent la main de l'homme guidée par le sublime. La beauté est une réponse à la bêtise qui stigmatise. Bien au-delà de l'esthétique, en islam comme dans toutes les religions, la beauté dit le bien et le bon dans une prière qui élève, vers le divin qui apparaît comme vers l'humain qui se révèle.

Le cantique des oiseaux (3), somme de poésie mystique du Perse Attâr, a inspiré de nombreux peintres (photo). La mosquée royale d'Ispahan mérite la (re)connaissance des écoliers aux côtés des cathédrales. Car ces pierres et ces mots ont le même âge et le même but : une oeuvre humaine dont l'esthétique célèbre Dieu. Alors, allons au musée vivant qui nous offre la beauté créée par les autres et enseignons l'histoire qui a toujours été dominée par les religions : il lui faut une meilleure place dans les manuels scolaires pour contrer l'ignorance, source de fantasmes apeurés. L'enseignement du fait religieux à l'école est une urgence.

(1) Ouvert tous les jours de 9 h à 18 h sauf le mardi, nocturnes jusqu'à 21 h 45 le mercredi et le vendredi. Tarifs : de 11 à 15 €. Nocturne du vendredi gratuit pour les moins de 26 ans.

(2) On peut le retrouver dans le DVD Louvre, art de l'islam, Arte éditions, 19,95 €.

(3) Le cantique des oiseaux, éditions Diane de Selliers.

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